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La Fortune de Hélène Carrère d’Encausse et Vie privée

Hélène Carrère d’Encausse était une historienne française de renom et la première femme à diriger l’Académie Française. Elle s’est fait connaître grâce à son livre de 1978, L’Empire éclaté, dans lequel elle prédisait l’effondrement de l’Union Soviétique. Tout au long de sa carrière, elle a rédigé de nombreux ouvrages sur l’histoire de la Russie, notamment des biographies de Catherine II et de Lénine. Son expertise et son leadership ont laissé une empreinte durable sur la vie intellectuelle française.

Jeunesse et études

Hélène Zourabichvili, née le 6 juillet 1929 à Paris, est la fille de l’économiste géorgien Georges Zourabichvili et de Nathalie von Pelken, d’origine germano-russe. Sa famille, appauvrie après la Révolution russe, a émigré de Géorgie en France. Hélène a grandi bilingue, apprenant d’abord le russe puis le français dès son jeune âge en Bretagne. Après l’assassinat de son père en 1944, elle déménagea de Bordeaux à Paris avec sa mère. Elles vécurent brièvement à la cathédrale Saint-Alexandre-Nevsky, où Hélène continua ses études de russe.

Née apatride, elle obtint la nationalité française en 1950. Hélène est diplômée de l’Institut d’Études Politiques de Paris en 1952 et obtint son doctorat en 1963, avec une thèse sur l’histoire des Émirats ouzbeks sous domination russe. Elle envisagea une carrière dans l’administration publique, mais choisit finalement de ne pas la poursuivre. Hélène est également cousine de Salomé Zourabichvili, la cinquième présidente de la Géorgie.

Carrière professionnelle

Hélène Carrère d’Encausse débuta sa carrière académique comme professeure d’histoire à l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne, puis à l’Institut d’Études Politiques de Paris. Elle se fit connaître en tant que déléguée pendant les événements de Mai 68. Par la suite, elle occupa divers rôles, dont celui de directrice d’études à la Fondation Nationale des Sciences Politiques et d’administratrice de l’EastWest Institute.

Réputée pour ses prédictions concernant le déclin de l’URSS dans son ouvrage de 1978, L’Empire éclaté, Carrère d’Encausse soutenait que ce déclin serait dû à des changements démographiques en Asie centrale, et non à des actions politiques des dirigeants occidentaux — une thèse partiellement confirmée par les événements ultérieurs. Elle enseigna également en tant que professeur invitée en Amérique du Nord et au Japon. Elle reçut des doctorats honorifiques de l’Université de Montréal et de l’Université Catholique de Louvain, consolidant ainsi son statut dans le monde académique et médiatique.

Engagements politiques

Hélène Carrère d’Encausse, figure marquante tant dans les sphères académique que politique, fut présidente du conseil de Radio Sorbonne de 1984 à 1989 et participa à la Commission de la Nationalité de 1987 à 1988. Elle soutint activement Raymond Barre lors de l’élection présidentielle de 1988 et présida ensuite le Comité National en faveur du traité de Maastricht en 1992, soulignant son alignement avec les mouvements libéraux.

Cette même année, elle co-fonda la Fondation pour l’Intégration Républicaine et collabora étroitement avec la Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement. Sa carrière politique se poursuivit lorsqu’elle se présenta aux élections du Parlement européen en 1994, où elle obtint un siège et devint vice-présidente de la Commission des Affaires étrangères. Son engagement s’étendit à diverses commissions et conseils tout au long des années 1990 et au début des années 2000, se concentrant sur les sciences humaines et l’intégration.

En 2017, elle rejoignit brièvement le comité d’éthique de la chaîne de télévision russe RT, mais démissionna avant d’adopter une position controversée sur le conflit russo-ukrainien en 2022. Ses contributions s’étendirent également aux domaines littéraires, notamment par sa participation à des projets littéraires pour promouvoir la paix à travers l’UNICEF.

Académie Française

Le 13 décembre 1990, Hélène Carrère d’Encausse a été élue au 14e fauteuil de l’Académie française, succédant ainsi à Jean Mistler, avec un vote de 23 contre 9 face à André Sernin. Elle a été intronisée par Michel Déon le 28 novembre 1991.

L’épée de l’académicienne a été conçue par le sculpteur franco-géorgien Goudji. Le 21 octobre 1999, elle est devenue la première femme à occuper le poste de secrétaire perpétuel de l’Académie française, succédant à Maurice Druon. Carrère d’Encausse est également associée à plusieurs académies internationales en Belgique, en Russie, en Roumanie, à Athènes et en Géorgie. À la suite du décès de Jean-Denis Bredin le 1er septembre 2021, elle est devenue la doyenne de l’Académie française, et après le décès de René de Obaldia le 27 janvier 2022, elle est également devenue son membre le plus âgé.

Non-féminisation de la langue française

Hélène Carrère d’Encausse, lors de son élection en tant que Secrétaire perpétuel de l’Académie française, a choisi de conserver le titre traditionnellement masculin pour souligner la continuité historique du poste, qui n’avait été occupé que par des hommes pendant plus de trois siècles. Au sein de l’Académie, elle s’est opposée à la féminisation des titres, s’alignant ainsi sur la position de l’institution en 2017 qui considérait l’écriture inclusive comme une menace significative.

Cette position a été remise en question par Bertrand Louvel, premier président de la Cour de cassation, ce qui l’a poussée à reconsidérer la position de l’Académie sur la féminisation des titres professionnels, à mesure que les normes sociétales évoluaient. En réponse, elle a lancé un examen qui a conduit à un rapport en 2019 préconisant la féminisation de plusieurs titres. Malgré ces évolutions, les titres de Carrère d’Encausse sur le site web de l’Académie continuent de refléter un mélange de langage genré, l’identifiant comme « historienne » au féminin tout en maintenant des termes neutres pour ses autres rôles.

Positions vis-à-vis de la Russie de Poutine

Hélène Carrère d’Encausse a fait l’objet de critiques de la part de ses pairs académiques pour sa position favorable envers Vladimir Poutine et son régime. Elle a justifié l’approche autoritaire de Poutine en affirmant la nécessité d’un pouvoir fort et autoritaire, enraciné dans les valeurs traditionnelles russes. Ses vues se sont également étendues à l’annexion de la Crimée en 2014, qu’elle a décrite non pas comme une annexion, mais comme un simple changement de frontières non réglé par un accord international.

En 2017, elle a brièvement rejoint le comité d’éthique de la chaîne russe RT, citant l’implication de ses collègues comme raison, bien qu’elle se soit ensuite retirée. Ses positions ont continué d’évoluer, notamment après la guerre en Ukraine en 2022. Initialement sceptique face à la résistance ukrainienne, en particulier à Bakhmout, elle a ensuite critiqué la persistance de Poutine dans le conflit, un retournement par rapport à son incrédulité initiale face à la possibilité d’une telle guerre.

Émeutes de 2005 dans les banlieues françaises

Lors des émeutes de 2005 dans les banlieues françaises, Hélène Carrère d’Encausse a suggéré que les habitants des banlieues venaient « des villages africains ». Elle a attribué la présence fréquente des enfants dans les rues à la surpopulation dans leurs foyers, qu’elle a liée aux pratiques polygames des habitants.

Décorations

Hélène Carrère d’Encausse a reçu de nombreuses distinctions prestigieuses tout au long de sa carrière, mettant en valeur ses contributions et réalisations à l’échelle internationale. Elle a été nommée Grand-croix de la Légion d’honneur le 30 décembre 2011 et est également Officier de l’Ordre national du Mérite. Ses contributions à l’académie sont reconnues par le titre de Commandeur de l’Ordre des Palmes académiques, décerné le 22 mars 2011. Elle détient le titre de Commandeur de l’Ordre des Arts et des Lettres, reçu le 17 février 1996.

En 2020, elle a reçu la Grande Médaille d’Or de la Société pour l’encouragement du progrès. Sa reconnaissance s’étend à l’international avec des honneurs tels que Commandeur de l’Ordre de Léopold de Belgique, Commandeur de l’Ordre national de la Croix du Sud du Brésil et l’Ordre de l’Honneur de Russie, qu’elle a reçu le 16 octobre 2009. De plus, elle est Commandeur avec étoile de l’Ordre du Mérite de Pologne depuis le 11 novembre 2011 et Commandeur de l’Ordre du Mérite culturel de Monaco depuis 1999.

Vie privée

Hélène Carrère d’Encausse était mariée à Louis Édouard Carrère d’Encausse en 1952. Ensemble, ils eurent trois enfants. Leur fils aîné, Emmanuel Carrère, né en 1957, s’est fait connaître en tant qu’écrivain, scénariste et réalisateur. Leur fille, Nathalie Carrère, née en 1959, a fait carrière dans le domaine juridique. Leur plus jeune fille, Marina Carrère d’Encausse, née en 1961, a choisi une voie en médecine et dans les médias, s’imposant en tant que médecin et journaliste de télévision. La famille a obtenu une reconnaissance dans divers domaines, chaque enfant suivant un parcours professionnel unique.

Décès et hommages

Hélène Carrère d’Encausse, l’éminente historienne française, est décédée à Paris à l’âge de 94 ans le 5 août 2023. Ses enfants ont annoncé son décès paisible, entourée de sa famille. Elle a été chaleureusement commémorée par des personnalités telles que l’ancien ministre de la Culture, Jack Lang, qui a salué son élégance et l’impact de son travail à l’Académie, ainsi que le président russe Vladimir Poutine, qui l’a qualifiée de « grande amie de la Russie ».

L’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, où elle enseignait, l’a honorée en tant qu’historienne remarquable et personne passionnée. Ses funérailles ont eu lieu à l’église Saint-Germain-des-Prés à Paris, en présence de nombreux universitaires et dignitaires, dont la grande duchesse consort de Luxembourg, Maria Teresa. Un hommage national a été rendu aux Invalides le 4 octobre, présidé par le président Emmanuel Macron, qui a salué sa vie exceptionnelle et ses contributions à l’histoire. Hélène Carrère d’Encausse repose au cimetière du Montparnasse.

Fortune d’Hélène Carrère d’Encausse

Au moment de son décès, Hélène Carrère d’Encausse possédait une fortune nette estimée à 10 millions de dollars, probablement générée par ses rôles de professeure d’université, d’auteure de nombreux ouvrages, ainsi que ses fonctions au sein de l’Académie Française et du Parlement européen. Hélène Carrère d’Encausse était une historienne et politicienne française distinguée, reconnue pour son expertise en histoire russe. Elle fut membre de l’Académie Française à partir de 1990 et occupa le poste de secrétaire perpétuel de cette institution de 1999 jusqu’à son décès en 2023.

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